Comprendre l'endométriose

Qu'est ce que l'endométriose ?
L'endométriose est une maladie chronique, inflammatoire, immunitaire, hormonal, pouvant être invalidante dans certain cas, de la puberté à la ménopause et est causée par le développement de tissu semblable à la muqueuse, en-dehors de l'utérus, provoquant des douleurs physiques, lombaires, pelviennes rythmées par le cycle.

Selon l'association EndoFrance :

-L’endométriose concerne 1 femme sur 10 ou encore 40% des femmes qui souffrent de douleurs chroniques pelviennes, en particulier au moment des règles.
-7 ans, c'est le temps moyen pour diagnostiquer la maladie.
-70% souffrent de douleurs chroniques invalidantes.
-40% rencontrent des problèmes d'infertilité.

Douleurs et symptômes de l'endométriose


Il n'y a pas de corrélation anatomo-clinique c'est à dire qu'il n'y a pas de lien entre l’intensité de la douleur ou le type d’endométriose et qu’une endométriose superficielle peut être très douloureuse en raison de la présence de nombreux nerfs.
L’endométriose est une maladie bénigne au sens médical du terme, c’est à dire qu’elle n’impacte pas le pronostic vital, mais elle peut être extrêmement douloureuse et certaines formes peuvent invalider le quotidien des personnes atteintes et constituer un handicap invisible.

L'endométriose sévère peut être sans douleurs.
L'endométriose légère peut causer des douleurs.
L'endométriose peut être asymptomatique et sans trouble de la fertilité.
Les douleurs maximales n'indiquent pas forcément une endométriose sévère et qu'il a une hypofertilité.

Plus il y a de symptômes, plus il faut investiguer.

Les douleurs ressenties lors de l’endométriose sont dues à l’inflammation. 91% des femmes qui souffrent d’endométriose consomment des anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène. 

L’endométriose peut créer des douleurs cycliques ou ponctuelles en fonction de la localisation des lésions, des adhérences, des nodules. Les douleurs vont augmenter lors de l’ovulation ou des règles. 

‼️LES 6 D ‼️
A RETENIR QUI DOIVENT QUESTIONNER ET POUSSER A INVESTIGUER POUR RECHERCHER L'ENDOMETRIOSE :

  • La dysménorrhée : des douleurs liées aux règles. Ces douleurs se caractérisent par des crampes et autres maux qui surviennent souvent deux jours avant les règles et qui peuvent se poursuivre pendant et après les menstruations.
  • Les douleurs pelviennes : des douleurs qui peuvent survenir à n’importe quel moment du cycle. Elles se localisent sous l’ombilic et peuvent descendre dans les membres inférieurs et/ou dans le dos.
  • La dyspareunie - superficielle ou profonde : des douleurs qui surviennent lors des rapports sexuels. Les ligaments utéro sacrés sont souvent responsables de la dyspareunie profonde.
  • La dyschésie : l’endométriose peut provoquer des alternances de constipations et de diarrhée, de faux besoins ou encore du sang dans les selles.
  • La dysurie : des douleurs  cycliques ou chroniques qui peuvent survenir à tous moments, ou lorsque vous avez besoin d’aller uriner. L'apparition de cystite sans germe à répétition doit alerter.
  • La Dysfertilité : lorsque cela fait plus d’un an que vous tentez d’avoir un enfant, sans résultat, malgré des rapports sexuels fréquents et non-protégés, les problèmes d’infertilité peuvent mener à un diagnostic de l’endométriose.

Quels sont les différents types d'endométriose ?
Voici les définitions issues des Recommandations pour la pratique clinique de l’endométriose (RPC endométriose) publiées par la Haute autorité de santé et le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) en 2018 :

  • l’endométriose superficielle (ou péritonéale) qui désigne la présence d’implants d’endomètre ectopiques localisés à la surface du péritoine.
  • l’endométriose ovarienne : l’endométriome ovarien est un kyste de l’ovaire caractérisé par son contenu liquidien couleur chocolat.
  • l’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) correspond aux lésions qui s’infiltrent en profondeur à plus de 5 mm sous la surface du péritoine. L’endométriose profonde peut toucher typiquement les ligaments utérosacrés (50 % des cas), le cul-de-sac vaginal postérieur (15 %), l’intestin (20-25 %), représenté majoritairement par la face antérieure du rectum et la jonction recto-sigmoïdienne, la vessie (10 %), les uretères (3 %) et au delà de la cavité pelvienne, le sigmoïde, le côlon droit, l’appendice et l’iléon terminal pour les localisations les plus fréquentes.


L'endométriose est une maladie complexe. Il s'agit d'une maladie qui doit être prise au cas par cas. Car nous avons nous, les femmes, des douleurs différentes, des lésions endométriosiques à différents endroits et la maladie se déclare également à différents âges.
Avec la stratégie Nationale, la prise en charge de l'endométriose peut-être graduée dans les différentes filières de soins.
A Lyon, plusieurs programmes sont instaurés :
Endomaitrise un programme pluridisciplinaire à la Clinique du Val d'Ouest.
EndoZiwig qui évalue votre risque individuel d’être atteinte d'endométriose.
Le CLE (Natecia) réunit une équipe complète de professionnels de santé très impliqués dans le traitement de l’endométriose.
L'échographie endo-vaginale est l'imagerie de référence à faire réaliser par un spécialiste de de l'endométriose. L'IRM peut aussi faire partie de l'examen médical.


Sports et alimentation, des pilliers majeurs pour améliorer le quotidien des femmes.

Les conseils alimentation et endométriose :
  • Arrêt total des produits laitiers + gluten: Ces aliments favorisent l'inflammation et donc les douleurs.
  • Bannir autant que possible le sucre : le sucre fait parti des aliments à bannir dans le cas de l'endométriose. Il favorise l'inflammation et surtout acidifie l'organisme en volant les minéraux basifiant (magnésium, calcium, potassium..)
  • Les acides gras saturés: huile de palme, produits animaux (viandes, poissons, beurre, margarine) stimulent les prostaglandines de l'inflammation. De plus, la viande rouge non bio contient des phyto-oestrogènes qui conduisent à la croissance des cellules endométriosiques.
  • Consommation oméga 3: Pour réduire l'inflammation, consommer des omégas 3 principalement noix, graine de chia, cameline, sardines, maquereaux
  • On évite le soja, le millet et les crucifères (choux, choux fleur, chou brocoli, oignons, ail...)

Les conseils sport et endométriose :
Stress et manque de mobilité sont en première ligne de mire, privilégier 
  • la régularité pour éviter la ré-inflammation du corp après l'arrêt contraint du sport : 2 fois par semaine
  • la remobilisation des viscères pour éviter que l'inflammation provoque des adhérences entre les organes du bassin et petit bassin  (utérus, trompes, rectum, vessie, périnée), et une contracture musculaire. Cela participe à l'entretien des douleurs parce que les tissus sont mal irrigués et mal oxygénés.
  • La marche, le yoga, le stretching, la natation, la fasciathérapie sont bénéfiques pour cela.
  • l'allongement des abdominaux et non le rétrécissement, avec la méthode hypo pressive en réalisant un travail excentrique.
  • Des efforts progressifs et dosés en fonction des jours, des douleurs, de l'humeur

Les douleurs ne sont pas dues UNIQUEMENT aux lésions d’endométriose, mais plutôt aux structures entourant l’utérus qui le poussent ou le tirent.
Des étirements passifs et une intensité respiratoire, douces, de faibles intensités axés sur la mobilité, le relâchement des tissus du sytème digestif, de la sphère abdominale-pelvienne.

Le sport permet aussi de sécréter des endorphines, et devenir un anti douleur naturel. Il s'agit de se servir du sport pour libérer les tensions, se décharger du stress.


Les associations de patientes qui agissent à Lyon : EndoFrance, Espoir Endo, Endomind.

Les centres spécialisés dans la prise en charge de l'endométriose : Endomaîtrise Prise en charge intégrative de l'endométriose à Lyon, à la clinique du Val d'Ouest, Natecia, prise en charge globale à Lyon, Infirmedire Protestante à Caluire,
Saint Luc Saint Joseph à Lyon, Médipole Lyon Villeurbanne.
Depuis 2021, le premier hôpital de jour en France qui accueille les femmes souffrant de règles abondantes (diagnostic et prise en charge) est situé à Lyon, Unité HCL Croix Rousse.

Vous voulez en savoir plus sur le Syndrome pré-menstruel ? Ecoutez les experts interrogés par Estelle Monnier, Maison Selfcare.
Episode 10 - L'endométriose et le SPM avec Julie Orlu, naturopathe, présidente de l'Association End'OPK & Co.
Episode 14 - L'équilibre hormonal dans les pathologies du SOPK et de l'endométriose

Sources :
Inserm
EndoFrance