Le syndrome pré-menstruel est très courant chez les personnes menstruées.
«Chaque mois, c'est pareil: quelques jours avant le début de mon cycle, plus rien ne va, je suis au fond du trou, crampes, nausées, douleurs dans les jambes, rétention d'eau, boufées de chaleur la nuit, épuisement la journée... un vrai calvaire !»70% à 90% des femmes sont touchées par le SPM.
20 à 40% sont déclarent une gène physique importante.
15% des SPM sont sévères.
2 à 3% sont sévères.
Le SPM regroupe l’ensemble des manifestations physiques et psychologiques qui surviennent en seconde partie de cycle, après l’ovulation.
Longtemps considéré comme tabou ou considéré à tord comme un trouble psychologique ou dépressif, de nombreuses personnes menstruées se retrouvent dans une impasse thérapeutique bien que sa prise en charge évolue notamment avec l'inscription du trouble dysphorique pré-menstruel dans le
DSM-5 (
Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et des troubles psychiatriques, édité par l'Association américaine de psychiatrie).
Mais qu'est ce que le syndrôme pré-mentruel (spm) ?Il s'agit d'un trouble neurobiologique causé par les variations hormonales au cours du cycle.
La chute du taux de progestérone et d'oestrogène qui a lieu lors de la phase lutéale des cycles menstruels entrainent chez la femme une myriade de symptômes gênants mais sans gravité, 10 jours avant les règles: c'est le syndrôme pré-menstruel (SPM).
Quels sont les symptômes du syndrôme pré-menstruel ?
Plus de 300 symptômes ont été répertoriés.
- Problèmes de peau : acné, hirsutisme, herpès : Les androgènes provoquent l'hyper-sécréttion de sébum et la formation de comédon, la pilosité excessive. Il n'est pas rare de voir apparaitre de l'herpès après l'ovulation.
- Hyper-sensibilité des seins : environ 60 à 80 % des femmes. C'est la sécrétion d'ostrogènes qui provoquent le gonflement et la sensibilité accrue de la zone mammaire. On parle alors de mastodynie.
- Rétention d'eau à la fin du cycle menstruel peut faire prendre 1 à 2kg est due à l'hyper-ostrogénie relative ( lorsque le taux d'oestrogènes est correct mais que le taux de progestérone est trop bas) de la fin du cycle menstruel.
- Céphalées, douleurs ostéo-articulaires, nausées, constipation, diarrhée, troubles neuro-psychiques comme la fatigue, le manque de concentration, les insomnies (atteinte psychique qui est lié au sevrage hormonal imposé au cerveau en fin de cycle menstruel).
Comment identifier le syndrome pré-menstruel ?
Noter ces symptômes sur 2 ou 3 cycles pour vérifier la récurrence et observer votre état physique et psychique.
Consulter votre médecin ou praticien santé pour en parler.
S'attaquer au problème, au symptôme étape par étape en travaillant sur l'hygiène de vie
Quelles sont les causes du syndrôme pré-mensruel ?
L’équilibre qui existe entre œstrogènes et progestérone est rompu.
Les menstruations sont contrôlées et régulées par toute une série d’hormones sécrétées par l’hypophyse, l’hypothalamus et les ovaires. Ces hormones interagissent également avec les hormones dans le cerveau qui régulent l’humeur; de plus, leurs effets peuvent également se faire sentir sur les fonctions corporelles, ce qui contribue à rendre les symptômes du SPM inconfortables. La chimie du cerveau change en réponse aux différents taux d’hormones. Par exemple, les fluctuations de la sérotonine, un neurotransmetteur qui joue sur l’humeur, peuvent causer des changements sur l’humeur et le sommeil. Toutefois, bien d’autres facteurs interviennent, et on ne sait toujours pas pourquoi certaines femmes ont des symptômes prémenstruels très importants et d’autres pas.
Le déséquilibre hormonal s'installe et en majorité, on se retrouve se retrouve dans une sur-production d'oestrogène :
Soit une hyperoestrogénie vraie :
Ton taux d’œstrogènes est réellement trop élevé et ton taux de progestérone est normal. Cela s’explique par une trop grande sécrétion d’œstrogènes, par une mauvaise détoxification des œstrogènes ou encore par trop d’apports extérieurs issus des perturbateurs endocriniens (on parle alors de xéno-oestrogènes).
Soit une hyperoestrogénie relative :
Ton taux d’œstrogènes est normal mais ton taux de progestérone est trop bas. La progestérone est sécrétée par le corps jaune, créé à partir du follicule qui a libéré l’ovocyte lors de l’ovulation. Un taux de progestérone trop bas peut s’expliquer par une absence d’ovulation ou par une ovulation de moindre qualité, ou encore par un contexte de stress par exemple.
Un stress chronique déséquilibre par la sécrétion de cortisol ta balance hormonale. Mais il peut également conduire à une fatigue de tes glandes surrénales, avec des symptômes similaires au SPM : déprime, irritabilité, fatigue, fringales de sucre, baisse de libido…
agir sur ton stress avec le yoga.
Comment soigner le SPM ?
La bonne nouvelle c'est que l'on peut vraiment agir sur son cycle hormonal !
Alimentation, hygiène de vie, stress, vont permettre un rééquilibrage hormonal.
- S'initier à des méthodes de relaxation, de respiration, de gestion des émotions, et faire du sport de faibles à moyennes intensités pour éviter le caractère délétère des sports cardios intensifs néfaste au bon équilibre hormonal ici
- Se supplémenter en magnesium et en calcium
- Adopter une alimentation saine en augmentant son apport en fruits, légumes, grains entiers, produits laitiers, fruits de mer, légumineuses et noix, et de diminuer sa consommation de viandes rouges et transformées, boissons sucrées et produits céréaliers raffinés (pain et riz blanc, biscuits, beignes, gâteaux, etc.). Bien des femmes ressentent des fringales sucrées dans la période prémenstruelle. Évitez ces fringales en mangeant des repas équilibrés régulièrement et des collations; évitez les aliments sucrés et choisissez des aliments dont l’indice glycémique est faible.
- Réguler la sérotonine
- Limiter l'exposition aux perturbateurs endocriniens : voir l'article
- Soutenir la flore intestinale, le transit, le foie
- Améliorer son sommeil
- Se faire accompagner en naturopathie et phytothérapie. Les plantes phares :
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Le Framboisier (Rubus idaeus) est une excellente plante de première intention pour réguler l’équilibre hormonal. Je te le conseille en bourgeon, généralement 15 gouttes le matin dans un verre d’eau pendant 3 mois (comme pour toutes les plantes qui vont avoir un effet sur le cycle, une prise de 3 mois est nécessaire) avec une pause d’une semaine toutes les 3 semaines.
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L’Alchémille (Alchemilla vulgaris) a un effet progestérone-like qui a de très bons résultats également. Je te la conseille en Quantis chez LPEV 5 ml le matin et le soir, à prendre de l’ovulation au début des règles.
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L’Achillée millefeuille (Achillea millefolium) est une alliée pour équilibrer le cycle et diminuer le SPM. En tisane, une cuillère à thé de fleurs par tasse à laisser infuser 10 minutes. 3 tasses par jour en deuxième partie de cycle.
Vous voulez en savoir plus sur le Syndrome pré-menstruel ? Ecoutez les experts interrogés par Estelle Monnier, Maison Selfcare.
Episode 10 - L'endométriose et le SPM avec Julie Orlu, naturopathe, présidente de l'Association End'OPK & Co.
Episode 14 - L'équilibre hormonal dans les pathologies du SOPK et de l'endométriose